Michael L. Kurtz
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oswaldiste le 15 janvier 2024 à 12:15 |
Rappel du sujet :
J’ai achevé la lecture de deux livres de Kurtz. En voici la critique... J’ai commencé par lire « crime of the century : the Kennedy assassination from a historian’s perspective ». Dans sa préface, il déplore le fait que les historiens ne se sont pas intéressés à l’affaire. Du coup, ce sont des journalistes, des free-lancers et d’autres qui se sont penchés sur l’affaire avec le manque d’objectivité et d’analyse qui caractérise les historiens comme lui. Le décor est planté et on est en droit de s’attendre à une œuvre objective qui s’attarde sur toutes les preuves en présence, sans le moindre biais. Toutefois, cette préface est précédée, dans l’édition que j’ai, d’une introduction : c’est une mise au point datée de 1993, lors de la sortie de la seconde édition du livre. Ainsi, page xvii, il dit que les radios montrent l’absence complète de l’os frontal. C’est une légende qui provient de chercheurs qui ne savent pas lire les radios. Aucun des experts qui ont pu voir ces radios n’ont parlé de cette absence d’os. Page xx : il nous dit que les expériences faites sur des cadavres et des poignets par la commission Warren montrent que CE399 n’a pas pu être la balle ayant causée les blessures de Connally et Kennedy. Page xxiv : un tir provenant d’un étage peu élevé du TSBD a touché Kennedy. Il ne présente pas cela comme une hypothèse. Page xxv : une erreur qu’il va commettre tout au long du livre et dans le suivant, erreur répétée un peu partout par tous les partisans du complot : le nuage de sang propulsé vers l’arrière. Certes, ce n’est pas une erreur. Mais il « oublie » de mentionner que les Connally ont été aspergés de sang et de matière cervicale et qu’ils étaient devant. Dans son introduction, il disait pourtant : J’ai noté également une autre caractéristique de ce livre. Il nous fait une longue démonstration pour montrer qu’une éventuelle hypothèse pourrait éventuellement se concevoir : la balle explosive. Bon, on notera qu’il reste très prudent. On notera également qu’il oublie de préciser que les fragments sont éparpillés de l’arrière jusqu’à l’avant du crâne. Ce n’est pas vraiment dans la région du Enfin, Humes avait parlé de cette hypothèse devant la commission Warren. Certes, on peut critiquer Humes, mais encore faut il le mentionner. Kurtz ne le fait pas. Cela dit, il reste très vague et présente cela comme une éventuelle hypothèse. Il ne se mouille pas trop. Mais page 192, sans avoir trop élaboré sur le sujet, il nous dit que le trou béant à l’avant du crâne de Kennedy a été causé très certainement par une balle explosive tirée de l’avant ! Bon, il « oublie » de parler des témoins situés juste à côté et du fait qu’aucune voiture n’a quitté le parking après les tirs ? Bref, il critique les autres auteurs et prétend, du fait de son statut d’historien, qu’il fera preuve d’une objectivité exemplaire. Mais il ne fait pas mieux, voire pire, que d’autres auteurs pourtant pas historien. J’ai ensuite attaqué « The JFK Assassination Debates : Lone Gunman Versus Conspiracy ». Mais là où j’ai été surpris, c’est qu’il mentionne un exemple où une balle a fait plus de blessures que CE399 tout en ressortant encore moins déformée. Il a donc fait des recherches dans ce sens, c’est tout à son honneur. Mais bon, la deuxième partie du livre est plus intéressante. La partie sur Oswald à la Nouvelle Orléans, ses relations avec Bannister, Ferrie, Shaw. Il a réalisé un grand nombre d’entretiens pour en arriver là. Cela dit, il est toujours possible de trouver des choses étonnantes. Il présente d’ailleurs une hypothèse sur Gaudet : Gaudet serait aller à Mexico, aurait retrouvé Oswald et ils seraient ensuite partis tous les deux à Dallas pour rencontrer Odio (vous connaissez ma passion pour cette partie de l’affaire). Et puis j’ai regardé également la note concernant Gaudet. Kurtz dit l’avoir interviewé en 1985. Qu’est-ce qui me choque là dedans ? Et bien Gaudet est mort le 20 janvier 1981. De même pour Ruby, il nous dit qu’il avait des machines à sous, qu’il faisait du trafic d’armes vers Cuba, qu’il faisait dans la prostitution ? Il devait avoir pas mal d’argent alors ? Bah non, si on considère les dettes qu’il avait. Il devait avoir un train de vie digne de Donald Trump alors ? Non, il vivait en collocation dans Oak Cliff (pas vraiment le quartier riche de Dallas). Alors comment il explique cela ? Il ne l’explique pas. Il ne mentionne pas les problèmes financiers de Ruby ? Bref, il y a pas mal d’éléments intéressants, mais il faut encore une fois tout vérifier. Cela est rendu difficile car il se base très souvent sur des entretiens réalisés plusieurs années (voire dizaines d’années) après les faits. Mais avec les millions de pages déclassifiées, on devrait pouvoir trouver des choses ? Là, j’ai souligné, pour les deux livres, ce qui m’a semblé critiquable, je pourrai également mettre en avant des éléments positifs, car il y en a bien sur ! Tous vos commentaires sont bons à prendre bien sûr |
Bertrand.Maury le 15 janvier 2024 à 12:28 |
Michael L. Kurtz
Ça c’est intéressant. Est-ce qu’il cite le nom de ce cas ?
En gros, quelles sont ces révélations ?
Sans doute une faute de frappe... 😄
Certains demi-sels de LCN peuvent aussi avoir des problèmes d’argent, des
Oui je suis preneur, ta critique est instructive sur le contenu des deux ouvrages. |
![]() Pierre NAU le 15 janvier 2024 à 15:08 |
Michael L. Kurtz
Je te trouve, d’une manière générale, bien sévère avec Kurtz. Sur les deux ouvrages, à ne pas placer au même niveau ce que tu soulignes toi-même, ton appréciation générale est quelque peu lapidaire et succincte, même pour le premier. Rapidement ? Je veux bien. Pour être clair, l’auteur ne fait pas preuve du sectarisme que l’on peut déplorer chez d’autres (des deux bords) et sa démarche me paraît louable. |
oswaldiste le 15 janvier 2024 à 15:21 |
Michael L. Kurtz
Je maintiens mon appréciation sur le premier ouvrage. J’ai été déçu par cet ouvrage, non pas parce qu’il est parmi les plus mauvais que j’ai pu lire, mais en raison de son statut d’historien qu’il met en avant. Par contre, pour le dernier en date, là c’est une autre histoire. Sa démarche est effectivement plus objective : il présente les thèses officielles. C’est plutôt une nouveauté je trouve. Comme tu le dis : Je ne me suis effectivement pas trop attardé sur sa démarche. Et c’est vrai qu’on peut souligner qu’il a fait des recherches poussées et surtout, il a interrogé un grand nombre de témoins au fil des années (sur presque 30 ans !). Moi, c’est plus la deuxième partie qui m’a intéressée : il apporte beaucoup d’éléments nouveaux. Principalement sur la période d’Oswald à la Nouvelle Orléans. Là par contre, on entre dans un sujet très pointu, mais aussi très intéressant ! D’ailleurs, je me suis plongé, depuis, dans des recherches afin de faire le tri dans ce qu’il dit ou au moins, voir ce qui peut être appuyé par des documents officiels. En résumé, si le premier est loin d’être un must, le deuxième est à conseiller :
Pour Mr So : je répondrai demain ou durant le week end à tes questions 😉 . |
![]() Pierre NAU le 15 janvier 2024 à 15:38 |
Michael L. Kurtz
Pour mémoire, au moment de son arrestation, Ruby avait sur lui $2014. On comprend que le détective Harper ait mentionné En matière de nécessiteux, on a connu pire... |
oswaldiste le 15 janvier 2024 à 15:42 |
Michael L. Kurtz
Oui mais c’était quoi ses dettes ? Plus de 10 000$ il me semble... |
oswaldiste le 15 janvier 2024 à 15:59 |
Michael L. Kurtz
Bon alors petite rectification : il cite ce cas dans "crime of the century". Voici le cas qu’il mentionne : Vous noterez le trajet non rectiligne de la balle au passage.
Il a retrouvé des personnes qui ont vu Oswald avec Bannister (il en fait partie). Selon lui Oswald était un anti-communiste et anti-castriste notoire. Il a même accompagné Bannister à LSU (Lousiana State University) pour faire une petite conférence anti castriste. Il a également interrogé Hunter Leake, le Deputy Chief de la CIA du bureau de la Nouvelle Orléans et selon lui, Oswald était couramment utilisé par la CIA pour de petites missions.
Ce qui est intéressant, c’est son côté mesuré. Et je serai curieux de consulter ses notes personnelles suite à tous ses entretiens (il précise qu’elles seront déposé à la Southern Lousiana University |