JFK L’assassinat les questions
Dallas 22 novembre 1963

Site dédié à l’assassinat du Président Kennedy et à l’étude des questions sans réponse pleinement satisfaisante près de 60 ans après les faits.

L’analyse de BBN (premier volet)

L’analyse des bandes sonores du Dallas Police Department (traduction)


par Pierre NAU

Rapport No. 3947

 

Analyse des sons relatifs à l’assassinat du Président John F. Kennedy
 

 

 (James E. Barger, Scott P. Robinson, Edward C. Schmidt, et Jared J. Wolf Janvier 1979)

 Préparé pour le :

 Comité choisi sur les assassinats (HSCA)
 Bolt Beranek and Newman Inc.
 50 Moulton Street
 Cambridge, MA 02138

 
AVANT PROPOS

 Le 12 mai 1978, le HSCA demanda à la société Bolt Beranek et Newman Inc. (BBN) de conduire un examen préliminaire sur le matériel suivant :
 - Les bandes d’enregistrements des sons censées avoir été faites sur Dealey Plaza à 12 h 30 environ le 22 novembre 1963
 - Les transcriptions des témoignages des témoins auditifs qui se trouvaient sur la place au même moment.

 Le but de cet examen était de déterminer lequel de ces matériaux constituaient une preuve en rapport avec un coup de fusil lié à l’assassinat du Président John F. Kennedy.
 
 L’examen a établi que (1) seulement deux enregistrements constituaient une preuve potentielle et qu’une analyse statistique des témoins auditifs pouvait révéler si le concept d’un fusil est consistant avec ces récits individuels.
 Les deux bandes qui se trouvaient être des celles d’évènements relatifs à l’assassinat étaient des enregistrements du Canal 1 et du Canal 2 du système de dispatching radio du Département de la Police de Dallas (DPD).

 Le Canal 1 contient un enregistrement continu des sons transmis entre 12h28 et 12h34 par la radio d’une motocyclette positionnée dans Dealey Plaza. Le Canal 2 est un canal particulier, celui des communications entre le Chef de la Police de Dallas qui occupait la voiture précédant immédiatement la limousine Présidentielle dans le cortège et le régulateur du Canal 2 au quartier général du DPD.

 Une analyse initiale d’une portion de la bande du Canal 1 n’excluait pas la possibilité que l’enregistrement contenait des sons de coup de fusil.. Par conséquent, le Comité autorisa BBN à conduire des études, à la fois sur les bandes du DPD et le témoignage auditif. Ce rapport décrit les résultats de l’analyse des bandes. L’étude relative au témoignage auditif est rapportée sous pli séparé.



 REMERCIEMENTS

 Les auteurs sont reconnaissants envers la grande contribution de Joseph F. Colaruotolo, Daniel N. Kalikow, Nancy M. McMahon, Theodore L. dans cette étude.

 TABLE DES MATIERES

 · PREFACE

 · RECONNAISSANCE

 · LISTE DES DETAILS

 · SECTION 1.INTRODUCTION ET SOMMAIRE
 · 1.1 Analyse initiale .
 · 1.2 Tests de criblage.
 · 1.3 Analyse approfondie .
 · 1.4 Conclusions basées sur les résultats de la reconstitution acoustique.
 · 1.5 Extension analytique indépendante du test de reconstruction.
 · 1.6 Résultats.


 · SECTION 2. NATURE DES SONS DE COUP DE FUSIL TRANSMIS PAR RADIO.
 · 2.1 Vue d’ensemble.
 · 2.2 Propagation de la trajectoire directe.
 · 2.3 Propagation de la trajectoire réfléchie.
 · 2.4 Propagation des trajectoires diffractées.
 · 2.5 Propagation des trajectoires diffusées.


 · SECTION 3. RESULTATS DE L’EXAMEN ET DU DEROULEMENT DE LA BANDE DU CANAL 1.
 · 3.1 La donnée de forme d’onde non traitée.
 · 3.2 Analyse spectrographique.
 · 3.3 La donnée de forme d’onde filtrée.


 · SECTION 4.TESTS DE CRIBLAGE.
 · 4.1 Période d’occurrence.
 · 4.2 Le caractère unique des formes d’impulsions.
 · 4.3 la durée des formes d’impulsions.
 · 4.4 La forme des impulsions.
 · 4.5 L’amplitude des impulsions.

 · SECTION 5. RECONSTITUTION ACOUSTIQUE DANS DEALEY PLAZA
 · 5.1 Nature du test.
 · 5.2 Problèmes à résoudre par le test de reconstitution acoustique.
 · 5.3 Résultats du test de reconstitution acoustique.
 · 5.4 Conclusions au sujet du test de reconstitution acoustique.

 · 6. SECTION SONS ADDITIONNELS PERTINENTS SUR LA BANDE DU CANAL 1 DU DPD.
 · 6.1 Carillon.
 · 6.2 Sirènes.
 · 6.3 Voix et autres transmissions lointaines secondaires.


 · SECTION 7. EXAMEN D’UNE ANALYSE INDEPENDANTE DU TROISIEME COUP DE FEU POSSIBLE.

 · APPENDICE

 · A.COMPORTEMENT DU SIGNAL ELECTRONIQUE.

 · B.RADIO TRANSMISSION DE SIGNAUX DE COUPS DE FEU.

 · C.ANALYSE DES FAUSSES ALARMES EN CORRELATION.

 · TEST DE DETECTION.


 LISTE DES ILLUSTRATIONS

· Figure 1. Localisations du souffle du canon et des ondes de choc à deux moments après le tir d’une balle.
· Figure 2. Echo des modèles causes par des sons d’impulsions, directs, réfléchis, diffractés et diffusés dans un environnement urbain.
 · Figure 3. Souffle du canon et ondes de choc pour les fusils Mannlicher Carcano et M-1.
· Figure 4. Enregistrement des ondes de choc provenant de l’enregistrement du transmetteur du Canal 1 au micro coincé en position ouverte.
· Figure 5. Spectorgrammes des ondes de chocs enregistrées par le micro coincé en position ouverte sur le Canal 1. 
· Figure 6. Ondes de chocs adaptées et filtrées provenant de l’enregistrement du transmetteur du Canal 1 au micro coincé en position ouverte (de 130 à 141 secondes).
· Figure 7. Onde de choc adaptée et filtrée provenant de l’enregistrement du transmetteur du Canal 1 au micro coincé en position ouverte (141 à 150 secondes).
· Figure 8. Erreur minimum qui correspond aux annotations de minutage du dispatcher du Canal 2 montrant les moments des transmissions radio du chef du DPD.
· Figure 9. Erreur minimum qui correspond aux annotations de minutage du dispatcher du Canal 1 montrant le moment de la première série d’évènements ressemblant à des coups de feu.
· Figure 10. Souffle du canon et ondes de choc transmis par un dispositif de police similaire à celui utilisé par les motocyclettes du DPD, pour plusieurs bruits différents.
· Figure 11. Niveau des ondes de choc transmises au microphone en tant que fonction de niveau d’onde de choc.
· Figure 12. Emplacements du microphone sur Dealey Plaza.
· Figure 13. Comparaison des combinaisons des tests des échos produits à la fois par une munition de type Western et de type Norma tirée du TSBD (gueule du fusil à l’intérieur) vers la cible n°3 et reçue par la matrice 3, microphones 7, 8 et 9.
· Figure 14. Combinaison d’écho pour le coup de feu 2 (TSBD, gueule du fusil à l’intérieur, cible n°1) reçu par la matrice 2, microphones 4, 5 et 6.
· Figure 15. Combinaison d’écho pour le coup de feu 7 (TSBD gueule du fusil à l’intérieur, cible n° 3) reçu par la matrice 2, microphones 4, 5 et 6.
· Figure 16. Combinaison d’écho pour le coup de feu 8 (knoll, cible n° 3) reçu par la matrice 3, microphones 4, 5 et 6.
· Figure 17. Combinaison d’écho pour le coup de feu 6 (TSBD, gueule du fusil à l’extérieur, cible n°3) reçu par la matrice 3, microphones 4, 5 et 6.
· Figure 18. Combinaison d’impulsion provenant de l’enregistrement du transmetteur coincé en position ouverte débutant à t=137 secondes.
· Figure 19. Combinaison d’impulsion provenant de l’enregistrement du transmetteur coincé en position ouverte débutant à t=139 secondes.
· Figure 20. Combinaison d’impulsion provenant de l’enregistrement du transmetteur coincé en position ouverte débutant à t=145 secondes.
· Figure 21. Combinaison d’impulsion provenant de l’enregistrement du transmetteur coincé en position ouverte débutant à t=145.5 secondes.
· Figure 22. Positions du microphone le long de la route du cortège où des corrélations importantes furent obtenues, en tant que fonction de temps. Les trajectoires estimées de la motocyclette et de la limousine Présidentielle sont montrées à partir de leurs positions indiquées par le film de Hughes au moment où la limousine tournait dans Elm street.


 1. INTRODUCTION ET SOMMAIRE

 Le Comité choisi pour les assassinats a autorisé la société Bolt Beranek et Newman (BBN) à étudier les enregistrements de deux bandes magnétiques faits par le Département de la police de Dallas (DPD) le 22 novembre 1963 sur les Canaux 1 et 2 du système de régulation par radio du DPD. Le Canal 1 est le canal utilise d’ordinaire pour gérer le trafic radio du DPD et ce canal est enregistré en permanence par un enregistreur de type Dictabelt. Le Canal 2, un canal auxiliaire généralement utilisé pour gérer le trafic radio additionnel nécessité par des évènements spéciaux, est enregistré de façon intermittente sur un enregistrer de type Gray Audograph, quand il est activé par la voix des communications et de l’annotation du temps. De fréquentes annotations de temps-habituellement à 1 minute d’intervalle sont faites par les dispatchers radio gérant chacun de ces deux canaux.

 Le 22 novembre, au moment de l’assassinat du Président Kennedy, la radio d’une motocyclette du DPD, qui pouvait se trouvait à l’intérieur du défilé en voiture, avait été coincée en mode transmission sur le Canal 1, pendant 5 minutes approximativement. P endant ce temps, le Chef du Département de la Police de Dallas, dont la voiture précédait immédiatement la limousine du Président, avait transmis plusieurs messages concernant la progression du cortège, sur le Canal 2. Le Canal 2 avait été destiné à l’usage des officiers de police se trouvant à l’intérieur du cortège, le 22 novembre 1963. Par conséquent, si l’enregistrement du Canal 1 contenait des sons de coups de fusil lies à l’assassinat, alors au moins l’une des radios des motocyclettes utilisées dans le cortège avait du être commutée par erreur sur le Canal 1. Les transmissions de voix sur chacun des deux canaux furent contrôlées comme celles des numéros d’appel de 18 officiers de police présents dans le cortège. Six des officiers de police étaient entendus transmettre sur le Canal 2 ; Trois sur le Canal 1.* Les neuf restant n’avaient pas fait la moindre transmission, aussi on ne pouvait pas déterminer sur quel canal, leurs radios étaient branchées.


 1.1 L’analyse initiale

Les questions posées dans l’analyse de ces bandes étaient :
 - Le segment de 5 minutes enregistré sur le Canal 1 contient-il le son de coups de feu ?
 - Si tel était le cas, combien de coups de feu avaient été enregistrés et de quel endroit (ou endroits) les coups de feu provenaient ?

 Pour commencer, si les coups de feu avaient été enregistrés sur le Canal 1, l’analyse de cette bande devrait mettre en évidence des combinaisons d’ondes de choc passagères qui sont généralement la caractéristique d’une onde de choc produite par la balle, le bruit violent et impulsif de l’onde de choc et des échos associés. On pouvait s’attendre de plus à ce que les éléments principaux de l’onde de choc apparaîtraient dans la bande de fréquence de 1 à 3,2 kHz.

 L’analyse initiale de la bande du Canal 1 consistait par conséquent à filtrer et à enregistrer l’intégralité du segment de 5 minutes au travers des deux filtres destinés à révéler la présence de combinaisons de formes d’ondes impulsives passagères qui pouvaient avoir été masquées par le bruit important et répétitif de la motocyclette. Le premier était un filtre de bande passante qui filtrait tous les sons non contenus dans le domaine de fréquences allant de 1 à 3,2 kHz.

 On savait que cette plage de fréquences contenait les composants principaux de fréquence de l’onde de choc produite par la balle et relativement peu de composants du bruit de la motocyclette. Le deuxième filtre était un filtre adaptatif LMS de Widrow, qui étudie la nature répétitive du bruit , estime ce qui interviendra un moment plus tard et ôte ces composants de bruit en ne laissant que les évènements passagers non anticipés par le filtre. Les sorties enregistrées des deux filtres pour la totalité des 5 minutes furent comparées, examinées et tracées sur un graphe à une échelle où 5 pouces équivalent à 1/10 de seconde. Ces tracés révélèrent cinq impulsions, des modèles introduits par une source autre que celle de la motocyclette.

 A un examen plus approfondi, tous ces modèles sauf un étaient suffisamment semblables pour avoir eu la même source et les impulsions contenus dans ce modèles paraissaient avoir des formes semblables aux caractéristiques attendues d’une onde de choc et d’un souffle d’arme à feu. Le modèle restant était suffisamment différent en amplitude et en durée pour avoir été provoqué par une source différente.

 L’hypothèse à tester alors était que ces quatre modèles d’impulsion avaient été causes par des coups de feu. Tout d’abord, cette hypothèse fut soumise à cinq tests de criblage simples, mais nécessaires :
 · La période d’occurrence.
 · Le caractère unique des modèles d’impulsions.
 · L’intervalle de temps entre les modèles d’impulsions
 · L’amplitude des impulsions.

 Si l’hypothèse satisfaisait alors à ces tests, un sixième test, plus rigoureux serait appliqué. Ce test final exigerait une reconstitution acoustique des circonstances des coups de feu originels de Dealey Plaza pour révéler les temps relatifs que mettraient le souffle de l’arme et l’onde de choc, accompagnés de leurs échos pour arriver aux microphones localisés aux endroits où la radio de la motocyclette avait pu se trouver.

1.2 Tests de criblage
 Les cinq tests de criblage étaient destinés à déterminer si les caractéristiques des quatre modèles d’impulsion correspondaient à la fois à l’autre indice et aux caractéristiques de coups de feu véritables.

 1 Les modèles d’impulsion intervenaient-ils au même moment où les coups de feu avaient été tirés en réalité ? Oui. 

 Le chronométrage et l’examen des deux bandes situait le moment du coup de feu et le moment du début de la première combinaison de formes à l’intérieur d’un intervalle de temps de 35 secondes, l’un par rapport à l’autre. La marge de différence de temps acceptable était de 60 secondes, puisque les deux horloges utilisées par les deux dispatchers étaient synchronisées dans un intervalle d’1 minute juste.


 2 Ces impulsions étaient-elles uniques ? Oui.

 L’examen de l’intégralité du segment de cinq minutes n’a pas révéler de combinaisons d’impulsions suffisamment similaires ailleurs sur la bande pour éliminer les coups de feu comme la source de ces quatre impulsions.

 3. L’intervalle de temps entre les impulsions correspond t-il à d’autres preuves d’intervalles entre les coups de feu ? Oui.
 
 Les intervalles entre les moments du début des quatre combinaisons d’impulsions présentes sur la bande du DPD et ceux présents sur les images du film de Zapruder montrant un impact de balle furent comparés. D’après le film de Zapruder, l’intervalle de temps entre le plus précoce et plus tardif des évènements enregistrés sur le Canal et ressemblant à un coup de feu ne devait pas être inférieur à 5,6 secondes. L’intervalle entre la première et la quatrième impulsions était de 8,3 secondes.


 4. La forme des combinaisons d’impulsions ressemblait-elle à celles générées par un véritable coup de fusil ? Oui.

 Les enregistrements de la bande relative aux coups de feu tests effectués par un fusil de type Mannlicher Carcano furent soumis à des circuits électriques qui imitaient ceux qui avaient été enregistrés sur le segment de 5 minutes. La forme des combinaisons d’impulsion de la bande du Canal 1 se rapproche de celles produites par les coups de feu des tests.


 5. La plage d’amplitude (le bruit) des combinaisons d’impulsion ressemble t-elle à celle de l’écho des combinaisons produites par les coups de feu des tests ? Oui. 

 En traitant les combinaisons de l’écho des coups de feu des tests au travers d’un récepteur radio comme celui utilise par le système d’enregistrement du DPD montrait une compression similaire de plage d’amplitude de signaux enregistrés similaire à la plage des signaux mis en mémoire par le récepteur.
 Les réponses aux cinq questions ne prouvaient ni ne désapprouvaient la possibilité que les quatre combinaisons d’impulsions de la bande du Canal 1 avaient été causées par des coups de feu. Une analyse plus rigoureuse était requise pour déterminer avec assurance si ces impulsions avaient été causes par des coups de feu.

 1.3 Analyse approfondie.

 Les coups de feu et les positions possibles de la radio de la motocyclette le 22 novembre 1963 ont été reconstitués de manière acoustique le 20 août 1978 sur Dealey Plaza. Les sons furent ensuite traités dans des combinaisons d’écho, représentant chacun "l’empreinte" unique des sons des coups de feu entendue à un emplacement au moment où l’on fait feu avec une arme à un emplacement et sur une cible donnée. L’enregistrement du Canal 1 fait à l’époque de l’assassinat fut traité de la même façon dans des combinaisons d’impulsions . Toutefois, les impulsions du Canal 1 étaient comme des "empreintes" gravement altérées à cause de l’environnement extrêmement bruyant dans lequel l’enregistrement d’origine avait été fait.

 Les combinaisons des échos furent comparées à celles des impulsions pour voir si l’une des "empreintes" obtenues Durant la reconstitution correspondait à l’une des "empreintes" altérées de l’enregistrement du Canal 1. Le traitement correspondant était un détecteur de corrélation binaire, un dispositif de détection de signal simple mais puissant qui est piloté de façon mathématique.

 Plusieurs combinaisons d’écho provenant de la reconstitution acoustique correspondait suffisamment aux quatre combinaisons d’impulsion qui nous mettaient en mesure de placer la motocyclette à des distances variant de 120 à 160 pieds.

 Le détecteur de corrélation indiquait que les quatre coups de feu pouvaient avoir été tirés comme suit :

 Le premier à t= 0,0 seconde
 - un coup de feu tiré du Texas School Book Depository (TSBD) et visé vers les positions de la limousine comprises entre les images 160 et 313 du film de Zapruder.

 Le second à t= 1,6 secondes

 un coup de feu tire du TSBD et visé près de la position de la limousine vue à l’image 313

Le troisième à t=7,8 secondes

 un coup de feu tire de derrière la palissade du Knoll en direction de la position de la limousine vue à l’image 313.
 Le quatrième à t= 8,3 secondes -un coup de feu tiré du TSBD en direction de la position de la limousine vue entre l’image 313 et le passage triple sous-terrain.


 1.4 Conclusions basées sur les résultat de l’analyse acoustique

Les conclusions tirées des résultats des corrélations obtenues par notre analyse furent présentés lors d’une audition publique devant le Comité le 11 septembre 1978. Pour l’essentiel, nous en avions conclu que la motocyclette avait bien été à l’intérieur du cortège et qu’il était possible que quatre coups de feu aient été tirés sur le Président Kennedy. La raison pour laquelle notre conclusion relative aux quatre coups de feu fut énoncée en termes de probabilités est la suivante.

 Le détecteur de corrélation avait produit plusieurs fausses alarmes qui pouvaient être identifiées comme telles. Ces fausses alarmes sont de fausses corrélations causées par l’incertitude de la position exacte de la motocyclette par rapport aux positions connues des microphones utilises pour le test de reconstitution. Par conséquent, certaines des corrélations qui indiquaient les quatre coups de feu pouvaient être aussi suspectées d’être des fausses alarmes. Cette incertitude introduite par les fausses alarmes suspectées pouvait être exprimée comme un ensemble de probabilités sur les véritables résultats possibles. Ces probabilités ont été calculées sur le jugement que chaque corrélation avait une probabilité de 50% d’être une fausse alarme et à partir de l’hypothèse que chaque corrélation était une observation indépendante.
Par conséquent, les probabilités individuelles que les coups de feu étaient intervenus à chacun des quatre périodes sont :
 Coup de feu n°1 : 88% basé sur 3 corrélations,
 Coup de feu n°2 : 88% basé sur 3 corrélations,
 Coup de feu n°3 : 50% basé sur 1 corrélation,
 Coup de feu n°4 : 75% base sur 2 corrélations.

 La probabilité pour que les quatre coups de feu possibles trouvés par le détecteur de corrélation incluse au moins deux corrélations correctes est élevé, 96% environ. La probabilité qu’il y ait trois détections correctes est plus réduite, 75% environ. La probabilité que toutes les quatre soient correctes n’est que de 29% environ. La probabilité combinée pour qu’il y ait trois détections de correctes et que le troisième coup de feu (celui du knoll) se trouve parmi elles est de 47% environ.


 1.5 Extension analytique indépendante du test de reconstitution.
 Le Comité chercha à réduire l’incertitude dans les résultats du test, particulièrement en ce qui concernait la probabilité de 50% du troisième coup de feu (knoll). Le Professeur Mark Weiss et Monsieur Ernest Aschkenasy du Queens College furent autorisés par le Comité à conduire une extension analytique de notre test de reconstitution acoustique. Ils identifièrent tout d’abord les objets qui dans Dealey Plaza provoquaient de tels échos qui apparaissaient dans la combinaison d’écho que nous avions trouver qui indiquaient le possible troisième coup de feu (knoll). Ensuite, ils calculèrent comment cette combinaison d’échos serait modifiée pour des récepteurs se trouvant au voisinage du micro à partir duquel la combinaison d’échos avait été obtenue. Enfin, ils furent en mesure de montrer que 10 échos sur 12 de l’un de leurs combinaisons d’écho calculées étaient en corrélation avec 10 impulsions sonores sur les 14 se trouvant sur les bandes du DPD, chacune avec une précision de +/- l ms. Il fut déterminé que la première des 10 impulsions en corrélation se produisait 7,6 secondes après la première impulsion indiquant le premier coup de feu. Nous avons examine les résultats de cette étude indépendante et avons jugé à la fois que la technique et les paramètres qu’ils avaient employés étaient corrects dans chaque détail.

 Nous en avons conclu de plus que les chances n’étaient que de 1 pour 20 pour que leu corrélation très précise ait pu arriver par hasard - c’est à dire si les 14 impulsions sonores présentes sur les bandes du DPD étaient toutes des bruits et ne comprenaient pas d’échos provenant d’un coup de feu tiré du knoll. Pour cette raison, nous avons conclu qu’il y avait une probabilité de 95% qu’un coup de feu avait été tiré du knoll à environ 7,6 secondes après le premier coup de feu.

 1.6 Conclusions
 Les résultats de notre analyse de la preuve de la bande enregistrée, jointe à l’analyse indépendante de la combinaison des échos en corrélation avec le troisième coup de feu (knoll), permettaient les conclusions suivantes :

 1. Les sons enregistrés sur le Canal 1 du système d’envoi de messages de la Police de Dallas comprenaient probablement les sons de quatre coups de feu tirés sur Dealey Plaza à environ 12 h 30 le 22 novembre 1963.

 2. Les sons de coups de feu enregistrés avaient été détectés et transmis par un dispositif radio de la Police monté sur une motocyclette du cortège et positionnée à des distances allant de 120 à 160 pieds derrière la limousine Présidentielle.

 3. Le premier coup de feu probable avait été tiré à 12 h 30 mn et 47 s du TSBD. La position de la motocyclette était alors dans Houston street et elle avait ralenti environ 3 secondes plus tôt pour préparer le virage sur la gauche dans Elm street. Aucune onde de choc indiquant un projectile supersonique n’est vu comme le précurseur des sons du souffle du canon, et aucune n’est attendue en ce qui concerne la trajectoire attendue de la balle en raison de la position de la motocyclette. Par conséquent, aucune conclusion ne peut être tirée quant à savoir si cette première perturbation acoustique était due à un fusil ou à une impulsion sonore aussi forte que la détonation d’un fusil. Toutefois, le son provenait du voisinage du sixième plancher du TSBD.

 4. Le second coup de feu probable avait été tire environ 1,6 secondes après le premier, également du TSBD. A ce moment là, la motocyclette se trouvait à l’intersection de Houston et d’Elm. A nouveau, aucune onde de choc n’était vue en tant que précurseur des sons provenant du souffle du canon et encore une fois, aucun n’était attendu.

 5. Le troisième coup de feu probable avait été tire environ 7,6 secondes (1) après le premier et il avait été tire de derrière la palissade au sommet du "grassy knoll". A ce moment là, la motocyclette se dirigeait vers l’Ouest sur Elm street et se trouvait à environ 80 pied à l’Ouest de l’intersection avec Houston street. Une apparente onde de choc est observée en tant que précurseur des sons provenant du souffle du canon. Dans la mesure où un projectile supersonique montrerait un tel précurseur quand la motocyclette se trouverait à cet emplacement, le troisième coup de feu provenait d’un fusil.

 6. Le quatrième coup de feu probable avait été tiré environ 5,3 secondes après, du TSBD. La motocyclette était sur Elm street à 90 pieds environ à l’Ouest de l’intersection avec Houston street. Une apparente onde de choc est observée en tant que précurseur des sons du soufflé du canon. Puisque la trajectoire de la balle devait être au-dessus de la motocyclette, un tel précurseur était attendu d’un coup de fusil. Par conséquent, le quatrième coup de feu provenaient probablement d’un fusil.

 7. Des transmissions supplémentaires de la Police, de façon intermittente, correspondent à de probables coups de feu. Ces transmissions donnent un peu d’impulsion électrique au bruit de fond dans lequel les impulsions des coups de feu sont disposées. Cependant, ces bruits d’impulsion sont en nombre trop réduit pour avoir un effet matériel sur la précision par laquelle les combinaisons d’échos de la reconstitution acoustique sont en corrélation avec les combinaisons d’impulsions sur la bande du DPD.

 Ces conclusions furent présentées lors d’une audition publique devant le Comité le 29 décembre 1978. A cette audition, l’officier de police H.B. McLain du DPD affirma qu’il circulait à moto du côté gauche de Houston street et qu’il approchait d’Elm street quand il avait entendu un seul coup de feu. Après l’audition, il avait dit qu’il se rappelait qu’il avait allumé sa sirène peu de temps après l’assassinat et qu’il s’était déplacé avec le cortège vers l’hôpital. Cependant, l’apparition de McLain sur les photos prises dans Dealey Plaza juste après l’assassinat suggèrent qu’il n’avait pas quitté la zone avec le cortège. Sauf indication contraire au fait que McLain ait allumé sa propre sirène, l’absence de son de sirène sur la bande est cohérent avec le comportement de McLain tel qu’il est montré sur les photos et que ce puisse être sa moto.

 La section 2 de ce rapport décrit la nature acoustique des coups de feu — c’est à dire , ce qui pouvait être entendu après filtrage approprié de la bande du Canal 1, si elle contenait vraiment le son de coups de feu.

 La section 3 rend compte des procédures utilisées pour traiter la bande et des résultats de ce traitement.

 La section 4 décrit les cinq tests de dépistage et la section 5 rend compte des résultats de la reconstitution acoustique des coups de feu dans Dealey Plaza.

 La section 6 traite des sons additionnels pertinents sur l’enregistrement du Canal 1.

 Enfin, la section 7 décrit notre examen de l’analyse indépendante de la corrélation entre notre reconstitution acoustique et les sons du troisième coup de feu probable.


 2. NATURE DES SONS DE COUPS DE FEU TRANSMIS PAR RADIO

2.1 Vue d’ensemble

 La décharge d’un fusil créé deux sources d’impulsion sonore - le son du souffle du canon et le son de l’onde de choc diffusée à partir de la balle supersonique alors qu’elle se délace à une vitesse plus grande que la vitesse du son.



 La Figure 1 illustre la différence avec laquelle ces deux sources d’impulsions sonores se déplacent dans l’air. L’onde de choc, par exemple, a une trajectoire directe de déplacement qui ressemble à un cône, alors que le son du souffle du canon se répand de manière sphérique à partir de la source.
 En complément de se déplacer à des vitesses différentes et de différentes manières, ces impulsions sonores se déplacent suivant des trajectoires différentes avant d’arriver à un récepteur-dans ce cas, un microphone.



 La Figure 2 montre ces trajectoires. Les premières impulsions sonores à arriver se déplacent en ligne droite de la source vers le microphone ; cette trajectoire de son est appelée la trajectoire directe (D). Elle comprend des réflexions (D2) provenant des impulsions se déplaçant suivant la trajectoire directe et qui frappent le sol très près du microphone. Les impulsions sonores plus tardives parviennent au microphone après une première réflexion venant de surfaces importantes, telles que des façades de bâtiments et le sol ; ces trajectoires sonores sont dites trajectoires réfléchies (R). Des impulsions sonores plus tardives arrivent même au microphone après une première diffraction des angles de bâtiments et des arêtes d’autres objets importants ; ces trajectoires sonores sont appelées des trajectoire diffractées (T, M, L). Un ensemble d’impulsions sonores plus faibles, arrivant au microphone juste après l’arrivée directe, sont diffusées tout d’abord par de petits objets tels que des poteaux, des personnes et des automobiles. Après avoir frappé ces objets diffuseurs, ces impulsions sonores plus faibles parviennent au microphone suivant des trajectoires dispersées (S, P). Enfin, des réflexions provenant d’objets distants (U) arrivent suivant diverses trajectoires réfléchies, mais ces signaux apparaissent beaucoup plus tard que ceux qui arrivent suivant toutes les trajectoires précédemment décrites. Toutes les impulsions sonores parvenant au microphone qui sont suffisamment fortes pour être entendues au delà du bruit environnant devait être transmise par la radio connectée au microphone . Dans ce cas, le bruit environnant consistait tout d’abord de bruit très fort et répétitif fait par le moteur d’une motocyclette se déplaçant. Ce bruit se révéla n’être que de 10 dB plus bas que l’impulsion de coups de feu la plus forte « enregistrée ». Par conséquent, seule les impulsions sonores de coups de feu les plus fortes seraient détectable au-delà du bruit du moteur.

 Les impulsions sonores les plus fortes venant du fusil sont considérablement plus fortes que le bruit d’un discours, pour lequel la radio était conçue pour fonctionner. Ces fortes impulsions saturaient le circuit radio. A cause des limitations de circuit à l’intérieur du transmetteur radio, les sons très forts sont enregistrés de manière déformée et apparaissent comme beaucoup plus faibles qu’ils ne sont réellement. En fait, en dépit de la différence de bruit des signaux se déplaçant suivant les diverses trajectoires illustrées sur la Figure 2, chacun est enregistré comme ayant environ la même amplitude.

 Après que les sons qui avaient été captés par le microphone furent transmis au récepteur radio du DPD, la sortie du récepteur fut enregistrée sur un enregistreur de type Dictabelt. Le circuit du récepteur et les caractéristiques de l’enregistreur affectaient également les signaux transmis. Le bruit enregistré des sons transmis par la radio de la moto au microphone coincé en position ouverte fut de plus affecté quelque peu par des transmissions simultanées d’autres officiers de police présents dans le cortège. Un récepteur radio FM, tel que celui du quartier général du DPD, reçoit le mieux de la transmission radio le signal transmis le plus fort et il peut accueillir dans le même temps tous les récepteurs dont les forces du signal transmis diffèrent d’une valeur inférieure au taux de saisie du récepteur.

 Par conséquent, les effets du fort bruit environnemental, des limitations du circuit du transmetteur radio, des transmissions radio simultanées et des caractéristiques d’enregistrement de l’enregistreur de type Dictabelt étaient telles que n’importe quelles ondes de choc qui émergeraient de l’analyse de la bande seraient sévèrement déformée. Ce à quoi ces ondes de choc ressembleraient sans de telles déformations est illustré par la Figure 3.

La partie supérieure des ondes de choc montrées sur cette figure fut produite par un Mannlicher-Carcano équipé de munition de type Western Cartridge Co. et recueillie par un microphone positionné à 30 pieds du canon et à 10 pieds de l’un des côtés de la trajectoire de la balle. L’onde de choc du souffle du canon montre une impulsion d’un pic de pression ayant un niveau de pression sonore de 137 dB re 2x10 -5N/m2. Pour comparaison, la Figure 3 montre également les ondes de choc correspondantes d’un fusil de type M-1. En dépit des différences de bruit (en amplitude) d’une arme à l’autre, l’onde de choc et le souffle du canon peuvent ont des formes caractéristiques visibles. Des sons traités de la bande du Canal 1 étaient susceptibles de contenir ces formes mais de façon déformées. Les formes étaient susceptibles d’être comprimées en amplitude et d’être accompagnées d’indication de de saturation des circuits radio. Ils seraient également accompagnés d’ondes de choc produites par l’arrivée des sons des échos de plusieurs sources, comme décrit dans le reste de ce chapitre.




2.2 Propagation suivant la trajectoire directe

La distance du canon à l’intérieur du TSBD au point le plus près possible du microphone de la motocyclette est de 60 pieds et le point le plus éloigné possible (sur Houston et Main) est de 260 pieds. La perte d’amplitude du son du canon le long de la trajectoire directe est due principalement à la propagation sphérique du son alors qu’il s’éloigne de la source des coups de feu. Cet affaiblissement (atténuation) se chiffre à la valeur 20 log(D/30), où D est la longueur en pieds de la trajectoire de déplacement. Le bruit estimé du souffle du canon au point le plus proche possible de la motocyclette est de 137 - 20 10g(60/30), ce qui est égal à 131 dB re 2x10 -5N/m(2). Le bruit estimé du soufflé du canon au point le plus éloigné possible de la motocyclette est égal à 118 dB re 2x10 -5N/m(2).

 Par conséquent, les souffles de canon et les ondes de choc seraient reçus tous les deux suivant la trajectoire directe avec des niveaux de pression sonore plus grands que la limite approximative de 100-dB des niveaux de pression sonore de la radio de la motocyclette. Le résultat serait à la fois l’indication d’une saturation du système et d’une compression de l’amplitude enregistrée.


 2.3 Propagation suivant les trajectoires réfléchies

Les réflexions du sol se produiront toujours de dessous le microphone et à un point particulier. Puisque la longueur de la trajectoire réfléchie n’est plus longue que de quelques pieds que celle de la trajectoire directe, l’amplitude des sons réfléchis par le sol égalera presque l’amplitude des sons arrivant suivant la trajectoire directe. Les réflexions des bâtiments se produisent uniquement quand la façade d’un bâtiment comprend un point de réflexion particulier pour la source et le microphone. Cette condition est rencontrée au niveau des bâtiments de Houston street pour les microphones localisés sur Houston et près de Main street et elle est également rencontrée au niveau du bâtiment de l’annexe de la poste pour les microphones placés dans Elm street. La longueur de la trajectoire de ces réflexions correspond à la distance totale de la source au point de réflexion particulier et ensuite au microphone. Pour les microphones dans Elm, la longueur de la trajectoire des réflexion depuis la Poste est de 1100 pieds environ. L’amplitude de tels échos est par conséquent évaluée à 137 - 20 log(1100/30) (= )106 dB re 2x10 -5N/m(2 )-encore assez fort pour provoquer une limitation radio.

 Tous les sons réfléchis, sans se soucier de la surface réfléchissante parviennent au microphone T secondes plus tard que les sons se déplaçant suivant la trajectoire directe. T peut être formulé comme le rapport AD/C, où AD est la différence entre les longueurs de trajectoire en pieds et c la vitesse du son en pieds par seconde. A 65 degrés Fahrenheit, c est de 1123 pieds/sec et à 90 degrés Fahrenheit, c est de 1150 pieds/seconde. Les sons réfléchis du bâtiment de la poste se produise à (1100-100)/1100, ou 0,9 secondes plus tard environ que les sons directs.


 2.4 Propagation des trajectoires diffractées

L’amplitude du son diffracté par un coin de bâtiment peut être évalué comme suit (3) . Le rapport de la pression du son diffracté Pd sur la pression du son direct Po peut être écrit comme :

br />
où 6 = r/r0, les distances respectivement, du coin à la source et du coin au microphone. L’angle entre les rayonnements de sons qui arrivent et ceux qui sont diffractés est égal à 0 et k est le nombre d’ondes. La fonction F est un nombre généralement compris entre 1 et 2. Il y a beaucoup d’angles qui peuvent être cause de diffractions. L’angle du Records Building est typique. L’amplitude d’une impulsion sonore diffractée depuis son angle et reçue dans Houston et Elm serait de 30 dB plus basse que celle d’une impulsion arrivant directement de la source. Puisque l’amplitude de la trajectoire directe du son du soufflé du canon près de Houston et d’Elm est de 131 dB re 2x10 -5N/m2 environ, l’amplitude de l’impulsion diffractée sera de l0l dB re 2x10 -5N/m2 environ, encore assez forte pour être quelque peu limitée par la radio et être tout à fait audible.

 Les longueurs des trajectoires totales des sons diffractés varient continuellement entre les limites fixées par la longueur de la trajectoire directe et par la longueur de la trajectoire réfléchie la plus longue. Par conséquent, les sons diffractés doivent intervenir entre l’instant de l’arrivée directe et l’instant de l’arrivée de la réflexion en provenance du bâtiment de la Poste.


 2.5 Propagation suivant les trajectoires dispersées

Des objets assez petits tels que kd=2, où d est le diamètre nominal de l’objet, disperseront le son dans toutes les directions. L’énergie importante présente dans le souffle du canon se situe à des fréquences proches de 500 Hz, où k = 2.8 ft -1. Par conséquent, des objets ayant un diamètre d’environ l pied satisfont aux conditions de dispersion. De tels objets pouvaient être des lampadaires, des gens et des motocyclettes.

 Le bruit du son dispersé diminue rapidement avec l’accroissement de la distance par rapport à l’objet responsable de la dispersion. Pour cette raison, seuls des sons dispersés par des objets plutôt proches du microphone seraient assez forts pour être enregistrés.

 Des sons dispersés assez forts pour être captés par le microphone arriveraient juste à la suite des sons forts et directs, réfléchis et diffractés. Ces arrivées dispersées tendent à augmenter l’intervalle de temps apparent dans lequel les signaux initiaux arrivent.


 3. RESULTATS DE L’EXAMEN ET DU TRAITEMENT DE LA BANDE DU CANAL 1 DU DPD

La première bande que nous avons reçue du Comité le 12 mai avait un bruit de recouvrement qui craquait beaucoup, indiquant qu’il s’agissait d’un repiquage de multiples générations d’enregistrements. En juillet, le Comité nous donna une bande d’enregistrement électromagnétique qui était identifiée comme une copie originale faite par le DPD, de même que l’enregistrement d’origine du Dictabelt. Nous avons fait ensuite notre propre copie sur bande magnétique à partir de l’enregistrement d’origine du Dictabelt et nous avons comparé notre copie avec celle faite à ce qu’on dit par le DPD. Nous avons digitalisé les deux bandes copiées - la notre et celle faite par le DPD - , tracé les sorties du traitement digitalisé et nous avions utilisé pour l’analyse.

 Sur la bande du Canal 1 du DPD Channel, il existe un intervalle d’une durée de 5 minutes environ, débutant un peu après 12h28, dans lequel le trafic radio est interrompu par une transmission continue d’un transmetteur lointain, vraisemblablement parce que son bouton de transmission était coincé en position "on". Comme décrit dans l’Appendice A, nous avons entré cet intervalle complet dans un ordinateur numérique, pour écoute détaillée ultérieure, examen et traitement. Cette section décrit les résultats de cet examen. les avons trouvés virtuellement identiques. De cette manière, nous avons déterminé que l’enregistrement du Dictabelt était réellement la source de la donnée de la bande du DPD dupliquée que nous avons examiné.


 3.1 La donnée d’onde non traitée

Tout d’abord, nous avons fait une représentation graphique de haute résolution de l’onde de ce signal, à ne échelle de 5 pouces par 1/10 sec, pour un examen visuel détaillé. La représentation de l’intervalle complet comprend un rouleau de papier de 12 pouces de largeur et de 234 pieds de longueur. Des réductions des extraits de cette représentation sont reproduits sur la Figure 4. Sur cette représentation et dans les discussions suivantes, le temps est note en secondes depuis le début de l’intervalle.

 La première région à noter sur la Figure 4 est la zone aux environ de 131 secondes. Cette région est typique du haut niveau du bruit de la motocyclette qui caractérise les 2 premières minutes de la donnée.

 Dans la région de 132 à 133 secondes, on peut voir l’amplitude du bruit chuter lentement. Plus tard, quand nous avons découvert la trajectoire de la motocyclette comme un sous-produit de détection de sons de coups de feu, nous avons trouvé que la motocyclette était en train de s’approcher à ce moment là de l’angle de Houston et d’Elm street. Par conséquent, cette diminution du bruit de la motocyclette est probablement du au ralentissement nécessaire pour négocier le virage à l’angle de 120° sur la gauche. A environ 36,5 secondes, on note une grande impulsion unique d’une durée relativement longue. A cause de sa durée et parce que la région suivant cette impulsion est pour une grande part dénuée d’autres impulsions, comme les échos normalement associés aux fortes impulsions sonores, on a le sentiment qu’il est improbable que cette impulsion représente le son d’un coup de feu.

Les régions aux alentours de 137,3 à 138,7 secondes et de 139,2 à 140,9 secondes sont notables pour un nombre de brèves et fortes impulsions. Ces combinaisons d’impulsions, les premières à apparaître sur la donnée jusqu’à ce moment, furent considérées comme la représentation potentielle de coups de feu.

 La région allant de 144,8 à 147,2 secondes, qui n’apparaît pas sur la Figure 4, contient également un grand nombre d’impulsions de caractère similaire. Parce que cette région est environ deux fois plus longue que les précédentes, elle fut considérée comme la représentation possible de deux combinaisons d’impulsions séparées et renfermant potentiellement les sons de deux coups de feu.



3.2 Analyse spectrographique
Une autre manière de décrire une donnée acoustique réside dans la forme du spectrogramme, dans lequel le spectre à court terme du signal apparaît comme une fonction de temps. Deux spectrogrammes exemples du secteur 141 à 148 secondes apparaissent sur la Figure 5.



Sur cette figure, le temps va de la gauche vers la droite sur le graphe et la fréquence du bas vers le haut. L’énergie à un moment donné et la fréquence sont illustrées par la noirceur du papier en ce point.
Le secteur compris entre 141 et 144 secondes n’est que du bruit. Juste après 144 secondes,notez qu’un bruit sec unique important se produit, suivi d’un secteur de discussions très faibles (de faibles tâches diagonales et horizontales qui changent rapidement), de bruits secs (de minces lignes verticales), et des hétérodynes clés (barres horizontales régulières). L’analyse des caractéristiques des composants de fréquence produit par le spectrographe nous permet de reconnaître ces évènements d’une manière qu’il n’est pas possible de reconnaître dans les combinaisons d’ondes.


3.3 La donnée de forme d’onde filtrée.

Pour être certain que le secteur de transmission 137 à 147 secondes contenait les seuls transitoires d’importance possibles en ce qui concernait les coups de feu, nous avons essayé d’ôter l’effet de bruit du moteur de la motocyclette pour voir s’il masquait d’autres transitoires. Dans ce but, nous avons exécute dans un ordinateur digital haute performance un programme de filtration et d’élimination de bruit qui s’adapte et élimine par la suite les composants sonores qui se révèlent être non aléatoires (dans ce cas, le bruit périodique du moteur). Cet algorithme est décrit dans l’Appendice A. Il fut testé sur un enregistrement haute fidélité d’un bruit de moteur de motocyclette et il se révéla être très efficace dans l’élimination du bruit.

L’algorithme de filtration adaptatif, lorsqu’il fut appliqué à l’intégralité du segment de transmission de 5 minutes, ne fut pas aussi efficace. Les figures 6 et 7 montrent l’effet de filtration de l’onde du secteur 130 à 150 secondes (qui chevauche la période pour laquelle l’onde non traitée est illustrée par la figure 4). La filtration adaptative enlevait du bruit sourd et quelques composants de bruit basse fréquence, mais le résultat global n’était pas spectaculaire. Manifestement, les distorsions introduites par le transmetteur radio, le dispositif d’enregistrement original le Dictabelt et les écoutes multiples ultérieures du Dictabelt avaient ajoutées des composants de bruit non aléatoire que le filtre adaptatif n’était pas en mesure d’enlever.

L’appendice A décrit également d’autres techniques de traitement de signal qui furent appliqués à ces données pour tenter d’enlever le bruit du moteur de la motocyclette et pour détecter et suivre la vitesse du moteur de la motocyclette. Dans ces deux cas, les résultats furent négatifs.





4. TESTS DE CRIBLAGE

Comme décrit à la section 1, les quatre combinaisons d’impulsions de la bande du DPD ont été soumises à cinq tests de criblage simples mais nécessaires. Si les combinaisons ne satisfaisaient pas à ces tests simples, elles pouvaient être supposées avoir été causées par quelque chose d’autre qu’un coup de feu. Si elles satisfaisaient à ces tests, elles pouvaient être supposées être des coups de feu, mais une analyse supplémentaire se justifiait. Pour l’essentiel, les tests de criblage étaient conçus pour répondre aux questions suivantes :
1. Les combinaisons d’impulsions s’étaient-elles produites au même moment que l’assassinat ?
2. Les combinaisons étaient-elles uniques ? En d’autres termes, étaient-elles provoquées par la même source et apparaissaient-elles uniquement à ce moment là et nulle part ailleurs sur la bande ?
3. Les intervalles de temps entre les combinaisons d’impulsion étaient-ils en corrélation avec d’autres preuves relatives à celles des coups de feu ? 4. La forme des impulsions ressemblaient-elles à la forme des impulsions des coups de feu enregistrées ?

Cette section du rapport décrit comment il fut répondu à ces questions.

 


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