JFK L’assassinat les questions
Dallas 22 novembre 1963

Site dédié à l’assassinat du Président Kennedy et à l’étude des questions sans réponse pleinement satisfaisante près de 60 ans après les faits.

La composition de la Commission Warren

Pierre NAU
le 3 janvier 2024
à 09:24
Rappel du sujet :

Avec la disparition de Gerald Ford en décembre 2006, la Commission Warren perdait un de ses plus farouches défenseurs. C’était aussi le dernier membre survivant (conseillers exclus) de cette commission qui, pour mémoire était composée de :

James Earl Warren Président
Richard B. Russel,
John Sherman Cooper,
Hale Boggs,
Gerald R. Ford,
Allen W. Dulles,
John J. McCloy.

Au cours de l’oraison funèbre, George Bush père lui rendit un hommage particulièrement vibrant, n’hésitant pas à marteler que Jerry et ses collègues avaient vu juste et qu’il n’y avait rien à rajouter.
Si Gerald Ford, tout comme Arlen Specter ont toujours défendu avec force les conclusions de leur Commission, il n’en fut pas de même pour tous.

Le principal reproche fait à la Commission tenait à sa composition qui comptait parmi elle Allen Dulles, ex patron de la CIA, remercié par Kennedy, aux lendemain du fiasco de la baie des Cochons, le Président étant persuadé que la CIA ne lui avait pas dressé un état complet et réel de la situation, ce qui l’avait conduit à prendre une mauvaise décision en refusant l’appui aérien nécessaire aux troupes de débarquement.

Dans ces conditions, Allen Dulles pouvait-il être objectif surtout si son ex-agence pouvait avoir une implication de prés ou de loin dans l’attentat ?

La composition de la Commission Warren

Katzenbach, adjoint de Robert Kennedy, et de fait Attorney General par interim du fait de la dépression de ce dernier, a pondu un mémorandum le 25 novembre 1963 (la commission warren fût créer par décret présidentiel par Johnson le 29 novembre 1963) sur l’objectif de cette commission :

- L’opinion publique doit être assurée qu’Oswald était l’assassin, qu’il n’avait pas de complices qui seraient toujours en liberté et que les preuves de sa culpabilité sont telles qu’il aurait été condamné lors d’un procès
Je pense que cet objectif peut être atteint en rendant public dès que possible un rapport complet et émanant du FBI sur Oswald et l’assassinat
Nous avons besoin de couper net aux spéculations qui s’orientent dans la mauvaise direction de l’opinion publique et du congrès.

La composition de la Commission Warren

Vrai.
Lyndon Baines Johnson était trés préoccupé par la possibilité d’un conflit nucléaire au cas où l’URSS ou Cuba son satellite se serait avéré être impliqués dans un complot à l’origine de l’assassinat de son prédécesseur.
Il fallait faire vite et rassurer l’opinion.
L’hypothèse d’un Oswald paumé solitaire vaguement marxiste ayant agi seul présentait toutes les garanties pour rassurer et présenter l’assassinat comme un accident de l’Histoire.
Le memo de Katzenbach, le choix d’Earl Warren pour donner toute la respectabilité voulue à la Commission et l’empressement de John Edgar Hoover à rassurer Johnson moins de 24 heures aprés l’assassinat lui garantissant qu’il avait déjà suffisamment de preuves pour confondre Oswald, sont des actions complémentaires et indissociables.
En un mot composé : COVER-UP

La composition de la Commission Warren

Je suis aujourd’hui très sceptique sur la thèse de la peur d’une guerre nucléaire « forçant » LBJ à instaurer un cover-up

Aucune inquiétude ne transparaît des conversations enregistrées de LBJ.
Par contre il utilise, à plusieurs reprises et sans vergogne cet argument pour convaincre les récalcitrants.

On peut déceler pas mal de chose dans ces conversations : de l’impatience , de la colère, de l’agressivité, de la flatterie, mais personnellement je n’y détecte pas la moindre trace d’une inquiétude liée à l’imminence possible d’une guerre nucléaire et donc d’une catastrophe majeure pour l’Humanité...

La réaction des Forces armées Us à l’assassinat est tellement low key qu’elle en devient littéralement incompréhensible, alors qu’on est en pleine Guerre Froide, moins d’un an après la Crise des Missiles.

Supposons que vous soyez l’un des chefs militaires US, membres du JCS

22 novembre 1963 : 1230.

Vous êtes informé de l’attentat contre le Chef des Forces Armées.

Que faîtes-vous ? quelles sont les mesures que vous prenez face à cet évènement extraordinaire qui peut signifier que, dans quelques minutes, une guerre nucléaire va éclater entre votre pays et l’URSS ?

En quelle manière (et avec quelle rapidité) êtes vous le cas échéant impacté par l’enquête policière en cours à Dallas ?

Est-il normal, par ailleurs, que la Défense US, chargée quand même de la défense du territoire, avalise en temps réel les conclusions de la Police de Dallas faisant, moins de 24 heures après le crime de LHO le seul et unique coupable ?

Ces hommes se sont heurtés de front à JFK à plusieurs reprises, et parfois violemment (il existe une conversation enregistrée des chefs du JCS, restés dans la pièce après un meeting avec JFK : l’hostilité, et même le mépris qu’ils témoignent au Président est flagrant..), sur sa supposée mollesse face à la menace soviétique, mettant selon eux la patrie en danger.

Pourtant, la réaction de ces mêmes hommes immédiatement après Dallas est extrêmement mesurée, et c’est un euphémisme.....

On peut donc en déduire que l’inquiétude supposée de LBJ face à une guerre nucléaire imminente n ’était apparemment pas partagée par le Haut Commandement militaire US...

La composition de la Commission Warren

Christian a dit :
Supposons que vous soyez l’un des chefs militaires US, membres du JCS
22 novembre 1963 : 1230.
Vous êtes informé de l’attentat contre le Chef des Forces Armées.
Que faîtes-vous ?

Je mets tout le pays en état d’alerte et tous les missiles prêts à déclencher la riposte, je demande à tous les services aux quatre coins du monde d’être à l’écoute du moindre indice. Je demande la fermeture des frontières et le ciel américain interdit à tout avion non autorisé et l’aide de tous les alliés dans la recherche d’information. Je demanderais que le vice-président ainsi que les membres du gouvernement soient mis à l’abri dans un endroit connu d’un cercle très restreint. Et ceci pour au moins quelques semaines. A la limite, peu importe l’enquête diligentée à Dallas !

C’est exagéré ?! :- ?

La composition de la Commission Warren

Christian a dit :
Je suis aujourd’hui très sceptique sur la thèse de la peur d’une guerre nucléaire "forçant" LBJ à instaurer un cover-up

Aujourd’hui non, mais à l’époque, c’était le genre d’argument qui faisait mouche au sein de l’opinion.
J’y faisais allusion dans mon post précédent pour dire que Johnson avait délibérément choisi de servir de cet argument. C’est avec celui-ci, donc au nom de la sécurité de l’état qu’il avait fini par forcer Earl Warren à accepter la présidence d’une Commission à laquelle il n’était manifestement pas prêt de prêter son nom, se doutantt certainement qu’il risquait de ternir son image.

Christian a dit :
Vous êtes informé de l’attentat contre le Chef des Forces Armées.
Que faîtes-vous ? quelles sont les mesures que vous prenez face à cet évènement extraordinaire qui peut signifier que, dans quelques minutes, une guerre nucléaire va éclater entre votre pays et l’URSS ?

Au-delà de la fiction, les forces armées américaines furent mises en état d’alerte maximale. A l’époque, dans le contexte, le signal était fort, ce qui n’a d’ailleurs certainement pas manqué d’inquiéter les Soviétiques.

Christian a dit :
En quelle manière (et avec quelle rapidité) êtes vous le cas échéant impacté par l’enquête policière en cours à Dallas ?

Enquête, doux euphémisme...
De toute façon, John Edgar Hoover prit rapidement le contrôle complet de l’enquête, trop inquiet qu’il était qu’une investigation impartiale ne mette au grand jour les manquements et négligences de ses troupes.
Celle d’Hosty, par exemple, pour ne citer qu’elle.

La composition de la Commission Warren

J’avais cru comprendre que tu pensais LBJ sincère....mea culpa...

S’agissant de la mise en alerte des Forces Armées US, il me semble qu’elle n’a durée que quelques heures.

C’est bien court....

Il existe un témoignage intéressant d’un soldat US (publié en 97 ou 98), qui devait disputer un match l’après midi du 22 novembre.

Lorsqu’ils sont arrivés à la caserne où devait se dérouler le match, on leur a appris l'attentat de Dallas et l'annulation du match. On leur a également  annoncé que la situation était sous contrôle...

La composition de la Commission Warren

Pierre.Nau a dit :
Enquête, doux euphémisme...
De toute façon, John Edgar Hoover prit rapidement le contrôle complet de l’enquête, trop inquiet qu’il était qu’une investigation impartiale ne mette au grand jour les manquements et négligences de ses troupes.
Celle d’Hosty, par exemple, pour ne citer qu’elle.

La police de Dallas était déjà arrivée à sa conclusion sur la culpabilité d’Oswald. Avec les preuves qu’ils avaient, il leur a fallu 24h pour en arriver à cette conclusion, bien avant que le FBI ne récupère tout.

La composition de la Commission Warren

oswaldiste a dit :
La police de Dallas était déjà arrivée à sa conclusion sur la culpabilité d’Oswald. Avec les preuves qu’ils avaient, il leur a fallu 24h pour en arriver à cette conclusion, bien avant que le FBI ne récupère tout.

Le DPD obéit aux ordres, il fallait un coupable, Oswald était tout désigné, pensez au mémo de Katzenbach.

La composition de la Commission Warren

Le mémo de Katzenbach date du 25 novembre il me semble...
Et si je calcule bien, la police étant arrivée à sa conclusion 24h après les faits, ça nous donne du 23 novembre...

Nous sommes donc avant les éventuels ordres  😄 .

La composition de la Commission Warren

oswaldiste a dit :
Et si je calcule bien, la police étant arrivée à sa conclusion 24h après les faits

C’est pas un peu rapide ? En 24h, ils avaient déjà écrit la WC. Ils sont forts à la DPD !

La composition de la Commission Warren

christian a dit :
Supposons que vous soyez l’un des chefs militaires US, membres du JCS
22 novembre 1963 : 1230.
Vous êtes informé de l’attentat contre le Chef des Forces Armées.
Que faîtes-vous ?

pascal a dit :
Je mets tout le pays en état d’alerte et tous les missiles prêts à déclencher la riposte, je demande à tous les services aux quatres coins du monde d’être à l’écoute du moindre indice. Je demande la fermeture des frontières et le ciel américain interdit à tout avion non autorisé et l’aide de tous les alliés dans la recherche d’information. Je demanderais que le vice-président ainsi que les membres du gouvernement soient mis à l’abri dans un endroit connu d’un cercle très restreint. Et ceci pour au moins quelques semaines. A la limite, peu importe l’enquête dilligentée à Dallas !

C’est exagéré ?!

Non,je pense que c’est la bonne réponse. ;-) et c’est bien ce qui est troublant...

Après 9/11, la localisation du président Bush est restée secrète, par exemple, alors que LBJ s’est rendu immédiatement à Washington, sans qu’aucune mesure de sécurité (à part une escorte de 2 chasseurs à mi-vol) ne soit prise...

LBJ regagnant la capitale, entouré de son Cabinet pour s’installer au pouvoir, s’autorisant même un petit discours sur le tarmac à sa descente d’avion sous l’oeil des media rassemblés, tout celà n’est pas compatible avec une atmosphère de réel danger, voire la crainte d’une attaque nucléaire imminente

Il faut en conclure que les responsables militaires et du renseignement US savaient, d’une façon ou d’une autre, que l’attentat de Dallas ne résultait pas d’une attaque extérieure...

Il semble que l’information établissant que l’attentat était l’œuvre d’un fou solitaire soit arrivée en cours de vol...

Avec tout le respect du à la police de Dallas, c’est quand même très, très rapide....

La composition de la Commission Warren

Franchement, on se demande bien quel intérêt les soviétiques avaient-ils de déclencher un conflit avec les Etats-Unis en commençant par monter un attentat sur le sol américain visant le président Kennedy ?! Drôle de manière d’entamer les hostilités ! Une telle débauche d’énergie pour que finalement le feu nucléaire soit de toute façon lancé, n’aurait aucun sens ! N’importe quel analyste de la CIA, même débutant aurait pu exposer la chose !

Pour cette raison d’ailleurs, on se demande comment un certain nombre d’américains a pu avaler que pendant l’enquête de la commission Warren, tout était fait pour démasquer un éventuel complot extérieur.
L’éventuel assaillant n’aurait pas trop eu à s’inquiéter vu la réactivité de l’Oncle Sam !

De novembre 63 à l’été 64 pour la clôture du rapport et avant sa rédaction, les Etats-Unis n’ont pas donné le sentiment de s’alarmer !

Réagir au sujet
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.
Attention ! Si votre message contient un lien, il devra être validé par le webmestre. Inutile de le poster à nouveau ;-)

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document

Plan du site Contact RSS

2000-2025 © JFK L’assassinat les questions - Tous droits réservés
Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 5.2.14
Hébergeur : spipfactory